14 Mai 2020
- Le 14/05/2020
Grand, grand bonheur aujourd’hui : ma fille fête ses 40 ans ! Je n’en reviens pas comme le temps passe. Quand elle est née, on m’a offert son livre de naissance, bien sûr, et les 2 grands-mères m’ont dit « remplis-le bien, on oublie vite ». Je n’en ai pas cru un mot, enfin, c’est impossible d’oublier le moindre geste, le moindre sourire, la moindre avancée, le moindre « bon mot » de notre trésor. Eh bien si, hélas ! Notre cerveau est ainsi fait que les souvenirs s’entassent et sont remplacés progressivement par des plus récents. Donc, j’ai renseigné scrupuleusement les premières pages, collé les premières photos et le bracelet de naissance, complété l’arbre généalogique, daté la première quenotte, et puis...Mon mari n’est plus là pour que nous comblions mutuellement nos lacunes, et je me dis que si c’était à refaire, je serais beaucoup plus assidue ! Heureusement, des odeurs, des photos, des rires, des douleurs font réapparaître les jolis moments, et on s’aperçoit qu’ils sont toujours dans nos coeurs. Je ne suis pas peu fière de vous dire que le plombier venu réparer une fuite dans la chambre m’a dit que c’était le plus joli bébé de la clinique. De mauvaises langues m’ont dit qu’il devait servir son laïus à toutes les nouvelles mamans, moi, je suis sûre que nous, objectivement, je n’étais pas du tout étonnée, Viviane était (et est toujours) ravissante.
Ce séjour à la clinique nous a laissés beaucoup de bons souvenirs. Déjà, c’était l’époque où on hospitalisait au moins 6 jours, ça permettait à la maman de sortir à peu près en forme, après avoir lancé un allaitement au sein bien conduit pour celles qui le souhaitaient. S’il y avait eu la moindre complication, on passait à 8 jours et plus, il n’y avait pas les pressions du rendement à tous prix (et surtout du prix de la santé). J’avais choisi cet établissement pour la qualité de ses installations chirurgie et obstétrique, mon gynéco y officiait et j’avais toute confiance en lui. De plus, contrairement à beaucoup d’endroits, nous avions notre bébé dans la chambre, je n’aurais pas supporté de la quitter des yeux. De plus, il y avait suffisamment de sage-femmes et de puéricultrices pour prendre soin de notre trésor tant qu’on n’était pas vaillante. Les premiers jours, je pouvais ainsi assister aux soins de mon lit ou a côté, apprendre tranquillement les gestes avant de les exécuter moi-même sous leur surveillance. C’était très rassurant. Viviane a ainsi fait sa première colère, mémorable aux dires du personnel, mais ce n’était pas de sa faute, elle avait simplement réagi à mon état émotionnel. En effet, cet après-midi-là, ma mère et ma belle-mère se sont retrouvées ensemble à mon chevet. J’étais fatiguée, donc je laissais un peu passer un peu au-dessus de ma tête...jusqu’à ce que l’une d’elles mette sur le tapis le sujet des faire-parts. Mes beaux-parents nous les offraient, ils étaient très généreux, et nous avions fait le texte. Las ! Maman avait lu dans un manuel de bienséance que c’était aux parents de la maman (donc ELLE) d’annoncer l’arrivée du petit ange. Ma belle-mère soutenait à juste titre que cette règle datait de quelques siècles et que c’était bien à nous de le faire. Le ton a monté, monté, et ça s’est terminé par une belle dispute se soldant par une grosse crise de larmes chez moi, tandis que Bébé, dans son berceau, par solidarité avec moi, hurlait à tue-tête, et Michel a débarqué sur ce. Furieux, il a mis tout le monde dehors et appelé l’infirmière de garde qui m’a donné un léger sédatif, pour nous calmer toutes les deux. Effectivement, dès que je me suis sentie mieux, la petite s’est rendormie paisiblement dans son berceau, ouf ! Belle expérience de lien mère-enfant !
A la fin du séjour, quand Michel s’est présenté à la caisse, à notre grand surprise, on lui a annoncé qu’il n’avait rein à régler, que la direction nous offrait le supplément. On n’a pas demandé notre reste et sommes partis heureux doublement de cette bonne fortune inattendue. Quand 3 semaines plus tard arriva une facture...salée. Figurez-vous que parmi les internes en médecine de Marseille, il y avait 2 Calas dans la même promotion : Michel, donc, cardiologue et interniste, et un chirurgien fils d’un professeur de dermatologie très renommé. Ils étaient régulièrement confondus, et pendant tout leur cursus, les gardes de l’un étaient payées à l’autre, etc....On en riait, et on avait même trouvé une possibilité de parenté à un degré très éloigné. Cette fois-ci, rebelote, la direction de la clinique avait cru accueillir Mme Calas, belle-fille du grand ponte...et quand elle s’est rendu compte de la méprise, elle nous a réclamé son dû. Tout s’est bien fini, ils ont finalement annulé leur créance par souci politique, Michel étant également un élément très prometteur des hôpitaux qu’ils ne voulaient pas se mettre à dos... Pour la petite histoire, a confusion entre les deux nous a aussi valu quelques années plus tard une convocation au commissariat à sa place !
Autre actualité brûlante (en fait pas tant que ça) qui me fait bien rire ce matin : la polémique sur le vaccin promis par Sanofi, américains premiers servis. Moi, je suis plutôt contente. Dans ma carrière, j’ai toujours été prudente et n’ai jamais aimé faire essuyer les plâtres à ceux qui me faisaient confiance, et n’ai eu qu’à m’en féliciter. Donc, je me la j ouerais bien gentlewoman « tirez les premiers, messieurs » pour juger sur pièce des VRAIS effets secondaires. Après, que ce soit la logique économique des actionnaires du groupe pharmaceutique qui conduise à ce choix est tout à fait immoral et indéfendable sur le plan humain. Imaginez une municipalité qui fournisse en priorité des masques à l’entreprise qui lui fait le plus de dons, vous l’auriez mauvaise !
Alors pourquoi je ris ? Parce qu’on s’eng...déjà à propos d’un vaccin qui N’EXISTE PAS, et pardonnez-moi, qui n’est pas pour demain. Moment présent, moment présent...Il sera bien temps d’en discuter quand il arrivera, s’il arrive, car malgré les énormes moyens mis en œuvre, on n’a toujours pas trouvé de vaccin contre le SIDA, et ceux contre la variole, la polyo, etc...ont nécessité des dizaines d’années de mise au point. Je ne veux pas vous décourager, tous les instituts de recherche mettent le paquet, mais faut pas rêver. Donc on rediscute de tout ça quand on l’aura, et on arrête de s’écharper et on pense à autre chose!!!
Autre chose qui m’amuse beaucoup : les 4 mètres carrés ! Dans les écoles, c’est un vrai casse-têtes chinois, c’est le cas de le dire, ah, ah ! Mais dans les restaurants et les bars, quand ils seront autorisés à rouvrir ? J’imagine déjà le dîner en amoureux « JE T’AIME », « MOI AUSSI », beuglés derrière les masques. Mieux ; le déjeuner d’affaires avec informations top secrètes « DONC, DEMAIN A 9h50 ON LANCE L’OPA SUR MACHIN TRUC ! ». Ou l’apéro entre 2 copines qui dézinguent tout leur carnet d’adresse « T’AS SU QU’AU SORTIR DU DECONFINEMENT GERTRUDE A DEMANDE LE DIVORCE ? », « NOOOON ! ET COMMENT ILS VONT SE PARTAGER LES COMPTES OFF SHORE ? ». Je vous donne l’idée d’un grand restaurant US pour ne pas casser le moral et vous faire sentir trop isolés : ils vont installer des mannequins aux tables libres !!! A quand les poupées gonflables ?
Allez, assez ri pour aujourd'hui, très belle soirée et à bientôt