15 Avril 2020
- Le 15/04/2020
De jolis moments aujourd’hui, inattendus pour certains.
Parmi eux, un coucou du lapin de Pâques ! En effet, tous les habitants de notre résidence ont reçu un petit paquet de chocolats, encore une délicate attention qui fait du bien.
Sinon, c’était le jour des courses, et j’étais bien décidée à mettre le stress de côté pour en profiter. C’est vrai, d’habitude, c’est à toute vitesse, pour avoir le temps de ranger dans le frigo avant de foncer à la boutique. Donc, zénitude. Les autres semaines, j’allais vers 13 heures pour croiser un minimum de monde, c’était un bon plan, sauf pour les rayons qui avaient été vidés avant mon arrivée. Donc, aujourd’hui, j’ai testé shopping à 9 heures ! J’ai d’abord cru à un accident à l’entrée de la galerie en voyant une queue interminable de caddies, mais non, c’était tout simplement que, comme je m’en doutais bien les autres semaines, tout le monde avait eu la même logique. Pas grave, je fais malheureusement partie de ceux qui ont du temps, j’ai donc pris mon tour et ai fermé mes oreilles aux récriminations qui surgissaient ça et là. Mon dieu, râler est vraiment un sport national (je vous mets à la fin le texte d’Eileen Caddy qui nous interpelle sur l’élévation de conscience nécessaire pour surmonter les épreuves) . Et pourtant, que préférez-vous ? Attendre 10 minutes au soleil ou poireauter 10 minutes en caisse ? Moi, mon choix est vite fait...Visage offert aux rayons, enfin, juste le front , sous la mèche commençant à descendre dangereusement, j’ai avancé à petits pas, tout en faisant ma cohérence cardiaque. Au fait, pour les porteurs de lunettes, comment faites-vous ? Mon masque artisanal (manifestement très joli, on m’a demandé à plusieurs reprises de le photographier) est très encombrant et remonte haut, du coup j’ai toujours de la buée sur mes carreaux, et je n’arrive plus à bien profiter des doubles foyers. En gros, je ne vois rien des dates de péremption et des composants de ce que j’achète...Bon, ce sera la surprise en rentrant. Pour revenir à mon changement de stratégie, il était complètement inutile, pas plus de gants jetables ou de désinfectants à 9h qu’à 13h ! Heureusement, la pharmacie en avait reçu un peu, j’ai donc investi, et croyez-moi, je ne choisis pas ce terme à la légère, dans une boîte de 100 gants jetables. Limite du marché noir ! J’avoue être toujours suffoquée quand je vois abuser de la sorte, mais, bon, j’en ai, c’est la bonne nouvelle, car, étant de nature optimiste et confiante, je n’avais fait aucun stock, et je commençais à réfléchir à des solutions alternatives, gants de boxe, gants de jardin , mais, zut, je n’ai plus de jardin, gants de soirée (ah, se la jouer Rita Hayworth, inoubliable Gilda!)…
Pour fêter cette sortie, j’ai ensuite décidé de déjeuner sur ma terrasse, avant de regarder la comédie que proposait France 2 à 14 h, « Le code a changé ». Vraiment sympa, ça changeait des nanars qui envahissent les écrans actuellement. Bien écrite, remarquablement interprétée, dénonçant subtilement les travers de nos relations sociales et amicales avant les réseaux sociaux.
Ca m’a rappelé un déjeuner catastrophe que je vous raconte sur mon blog http://www.transformezvotrevie.fr/blog/
Nous vivions alors à l’étranger, je vous en ai déjà dit quelques mots, et nous vivions dans des conditions assez spéciales, isolés en plein désert, ce qui faisait du déjeuner à la cafétéria de l’hôpital notre seul moment d’interaction. Parmi l’équipe de toubibs se trouvait un ORL très sympa, et fort bien de sa personne. Il s’était marié lors de ses vacances avec une bretonne pour laquelle il avait éprouvé un véritable coup de foudre. Comment un égyptien en vacances à Montpellier avait croisé la route d’une fière celte, mystère ! En attendant, il avait dû reprendre son poste et préparait sa venue avec impatience. Chaque jour, il soupirait sur le manque de sa dulcinée et nous décrivant toutes ses qualités avec moult détails. Et un jour, il nous a montré leur photo de mariage qu’il venait juste de recevoir. Las, nous avons été pris par surprise ! Vous vous souvenez de la scène des bronzés quand ils doivent faire honneur à un alcool incendiaire dans lequel flotte un crapaud ? Ce fut à peu près ça. Il nous dévoila amoureusement la photo d’une fille costaude et rougeaude émergeant d’une tonne de fanfreluches blanches. Le gastro s’étrangla, le kiné fut pris de quintes de toux incohercibles, et Michel explosa de rire par tous les pores de sa peau , pendant que l’amoureux transit attendait notre aval. Et c’est bibi qui s’y est collé « oh, quelle femme solide, on voit qu’elle est en pleine santé, que beau teint, on voit qu’elle vit au bon air, elle va te faire des enfants superbes, etc... », et je ramais, et je ramais...pendant que les autres compères étaient aux abonnés absents. La séquence a duré un temps qui m’a semblé infininiment long, mais j’ai tenu bon, et n’ai pas ri. Après, il a fallu rattraper, car le gars avait quand même bien compris que quelque chose clochait. Question enfants, mes commentaires se révélèrent prémonitoires, car elle annonça être enceinte dans le courrier suivant, donc le voyage risquait de mettre sa grossesse en péril. Son arrivée fut ainsi reportée de semaine en semaine, pendant que le bel ORL s’étiolait et que nous essayions de trouver de bonnes excuses, et elle accoucha finalement d’un solide bambin de 4,5 Kg six mois et demi après la noce (d’où le monceau de dentelles sur la robe, j’ai compris!)….Plus personne n’osa en reparler, notre ami avait le coeur brisé, et nous étions bien honteux de notre fou-rire. Comprenez-moi bien, il n’y avait eu aucune méchanceté de notre part, cette jeune femme était une belle et solide fille, nous étions jeunes et bêtes, mais nous avions quand même bien subodoré qu’il y avait un pigeon dans l’histoire. Inutile de vous dire que nous n’avons pas pu avaler grand-chose lors de ce déjeuner….
Je vous souhaite une belle fin de journée, prenez soin de vous !