25 Avril 2020

Jamais mon smartphone n’a été aussi propre ! De même que mon clavier d’ordinateur et la souris, ou la télécommande de la TV...Ca fait partie des choses auxquelles on ne pense pas, mais ils font partie des objets les plus utilisés, il n’y a qu’à regarder dehors pour voir les passants (de plus en plus nombreux, au demeurant) discourir au téléphone en promenant mollement un animal qu’ils ont oublié. J’ai envie de leur crier « Profitez donc de votre sortie, regardez, écoutez, sentez, admirez, VIVEZ ! ». C’est la première raison pour laquelle, quand je fais mon petit tour au moins un matin sur deux, je mets mon appareil en mode avion, pour ne pas perdre la moindre seconde de cette promenade si précieuse. La deuxième raison est plus terre à terre : s’il ne sonne pas, je ne serai pas tentée de l’empoigner avec des mains peut-être salies.

Au-delà des gestes barrières, j’ai trouvé un petit sondage comme je les affectionne sur les habitudes d’hygiène des français en ce moment. Je n’ai pas retenu tous les chiffres, mais il en ressort que certains se lavent moins que d’habitude, et se changent moins. Sans doute ceux qui sont confinés à domicile et ne se rendent pas au travail, mais quand même… Finalement, cela va peut-être compenser les augmentations de la consommation d’eau liées aux nettoyages incessants des mains. Alors, petit problème pour les candidats au bac (en1930, il aurait été proposé au certificat d’étude…) : sachant qu’une douche consomme X litres d’eau, et qu’un lavage de mains correct (au moins 20 secondes et tout le tintouin) utilise Y litres d’eau, si un adulte prend 2 douches hebdomadaires de moins mais se lave les mains 38 fois par jour, sachant en outre que le litre d’eau est facturé Z euro, de combien la facture d’eau mensuelle  va-t-elle être supérieure ou inférieure à celle du même mois de l’an dernier ? Ah, ah !

Douche 2 jpg

J’ai aussi relevé des articles alarmistes informant que l’on a trouvé des traces de notre agresseur actuel dans les eaux non potables d’Ile de France. Rappelez-vous, quand les journalistes n’ont rien à dire, ils continuent de parler. Donc un petit malin a immédiatement sauté sur l’occasion de nous terroriser (à ajouter à ceux qui parient sur la pénurie, de tout en fait, l’augmentation des prix après le déconfinement, l’apparition de symptômes tous plus bizarres les uns que les autres, une mutation alarmante, le manque de médicaments, etc, etc.). Mais comment dire ? Qu’est-ce que de l’eau non potable ? C’est de l’eau qui véhicule de nombreux parasites, virus et bactéries, charrie des polluants chimiques, et quantité de diverses saletés. Donc, qu’il y ait ce machin dedans, c’est NATUREL ! Et c’est pour ça qu’on traite les eaux pour éliminer toutes les saloperies qui la rendent impropre à la consommation. Bel exemple de NON information (à ajouter à la liste sans fin des désinformations …) qui me fait bien rire mais qui a pour but d’alarmer, hélas. Ca me donne l’idée d’un sticker à coller sur nos portes, nos voitures, vélos, trottinettes, cabas, et tout ce que vous voulez : « la peur ne passera pas par moi ! »…

 

Ca me rappelle le traitement médiatique de la guerre du Golfe, comme nous l’évoquions l’autre jour avec une amie « C’est comme ce que nous avons vécu en 90, tu ne trouves pas ? ». Si.

Nous vivions alors au Moyen-Orient, notre amitié y est née, et donc étions aux premières loges aux premiers lancements de missiles . Toutefois, la censure était omniprésente, et la TV d’état ne montrait quasiment rien et ne changeait rien à ses programmes habituels. Comme après les premiers jours, il ne se passait plus rien, tout le monde attendant le résultat du bras de fer engagé, notre quotidien n’était pas perturbé outre-mesure, si ce n’est qu’au lieu de voir un policier tous les 500 mètres, on voyait un militaire armé jusqu’aux dents tous les 20 mètres.

En Novembre, nous dûmes rentrer pour accompagner les derniers jours de mon beau-père, victime d’un cancer du cerveau évoluant très rapidement, et quand nous débarquâmes, nous fûmes frappés de plein fouet par l’inquiétude de nos familles. Quelle ne fut pas notre stupéfaction en découvrant les chaînes tv repassant en boucle, en continu, 24h sur 24, des images alarmantes, pérorant des heures sur la ta ca ta ca tac tac tique chère à Bourvil, annonçant les prochaines attaques dont bien sûr les services secrets les avaient informés, etc...On a d’ailleurs surnommé cette guerre «  guerre de jeu vidéo », les caméras embarquées à bord des bombardiers américains diffusant en direct.

 

Nous étions pétrifiés et rétrospectivement terrorisés, alors que ce qui défilait sur les écrans n’était pas ce que nous avions vécu, nous qui y étions ! Un comble. Eh bien, j’ai exactement ce sentiment aujourd’hui. Les médias se sont emparés de la situation, c’est « leur guerre de 2020 », il faut occuper l’espace et soutenir l’attention coûte que coûte, au mépris de la véracité des faits énoncés…

Pour en finir avec cet ancien épisode, voyant venir le rapatriement, j’ai décidé de repartir seule pour essayer de sauver une partie de nos affaires et régler ce qui était en suspens. Je ne risquais pas d’être bloquée, car étant une femme, je ne pouvais rester sans la « tutelle » de mon mari. Me voilà donc pour quelques jours là-bas, organisant le déménagement du maximum possible, ainsi que mon retour. Je vais donc à l’agence de voyage pour réserver ce qui s’avéra un des derniers vols, et s’engage alors un dialogue surréaliste. « Avez-vous une place pour Paris svp », dit de mon plus bel anglais (que l’on me reconnait assez bon, sans fausse modestie), et l’employé me répond, toujours en anglais « désolé, je ne parle pas français ». Stupéfaite, je recommence, articulant bien, « oui, mais là je vous parle en anglais. Vous reste-t-il une place pour la France please?». A quoi, têtu, le gars me rétorque « Je suis vraiment navré, je ne vous comprends pas, je ne parle pas français ». On n’en serait pas sortis si le chef n’était pas arrivé fort opportunément, et en 2 coups de cuillers à pot, j’ai réservé sur Swissair, seule compagnie à avoir maintenu ses vols. Consigne, 1 bagage cabine de 10 Kg maximum et une seule valise n’excédant pas 20 Kg. Dur, dur. J’arrive donc avec le sac pour la cabine, ça c’était bon, et QUATRE bagages bourrés jusqu’à la fermeture éclair et dépassant largement le poids imposé. Premier contrôle, on me dit que je vais devoir abandonner presque tout. Vous connaissez mon optimisme, je continue. Deuxième checking, et on me dirige vers un espace pour trier et me délester d’une bonne soixantaine Kg. Je m’y apprête, la mort dans l’âme, quand soudain j’entends une voix masculine clamer « Bienvenue chez Swissair, Madame Calas, nous sommes fiers de vous avoir à bord ». Je crois halluciner, quand le monsieur se présente « Monsieur X, Directeur général de Swissair dans le pays ». « Enchantée, Monsieur, mais comment me connaissez-vous ? » « J’ai eu le grand plaisir de vous applaudir à la Maison des Français, j’ai assisté à toutes vos pièces, je suis un de vos fervents admirateurs ». En effet, j’appartenais à la troupe de théâtre de l’association des français, et avais interprété quelques grands rôles de Jacqueline Maillan notamment , nos représentations étaient une des seules distractions et étaient très appréciées. Je remercie donc chaleureusement ce monsieur qui me demande « Vous n’avez pas de problème au moins ? » « Si peu... », je lui réponds, en lui montrant mon amoncellement de bagages. Une seconde de réflexion plus tard, le Directeur m’entraînait à sa suite derrière les comptoirs et régularisait tout mon barda. Et quand il me laissa en sécurité à l’embarquement, il me demande une faveur. Un autographe ! Waow, le seul autographe que j’ai signé de ma vie ».Alors, avis aux connaisseurs, si vous tombez un jour sur un papier signé « CALAS» avec un seul L, ne payez rien, il n’émane pas de LA CALLAS, avec 2 L !!! Je vous laisse imaginer en prime la tête des douaniers parisiens quand ils m’ont vu passer avec tout mon chargement...

Bagages 1

Allez, une perle pour finir (non, pas celle de Trump faisant ses propositions de traitement, là, c’est carrément un collier) : le maire d’Osaka a très sérieusement dit que ce serait mieux que les hommes fassent les courses à la place des femmes ! Le saint homme ! Enfin un représentant du sexe dit fort qui milite pour le partage des tâches ? Euh, pas vraiment...En fait, « les femmes perdent beaucoup plus de temps en faisant les courses, elles regardent les différents produits, hésitent entre ceci ou cela...alors que les hommes, en restant moins longtemps dans les magasins, limitent le risque de propagation du virus ! ». Moi, je plaide coupable, Votre Honneur. Quand une promotion affriolante est affichée en tête de gondole « 3 boîtes pour 10 € SEULEMENT » je vais voir dans le rayon (éloigné, forcément) pour y dégoter les MÊMES trois boîtes à 2,5€ pièce, soit, 7,5€ le tout...Par contre, ce maire n’a pas dû pousser son observation jusqu’au passage en caisse. Quand je déverse cul par dessus tête tous mes articles le plus vite possible sur le tapis roulant (ceci dit, je n’ai jamais gagné contre lui…), le porte monnaie à la main, le sac déjà ouvert dans le chariot, et que je paye en continuant de remplir ce même sac pour ne pas ralentir la queue, ne choisissez pas la file où se trouve un homme avec un plein caddy. Ah, mais, moi aussi je peux faire des généralités. Donc le monsieur attend que le séparateur soit disponible pour commencer à RANGER ses trésors sur le tapis, très calmement, les boîtes d’un côté, les bouteilles de l’autre, tout bien empilé. Puis il prend les articles un à un pour les ordonner scientifiquement dans ses sacs (je lui dis que les fraises sous le pack de lait, ça va pas le faire?). Quand tout est casé, toujours tranquillement, il sort son portefeuille et dégaine sa carte de fidélité. Puis il règle. Vous conviendrez qu’il a perdu le temps gagné dans les rayons. Alors, on est à égalité, non ? En tout cas, le sexisme a encore de beaux jours devant lui...

Excellent week-end, prenez soin de vous !

 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site