26 Avril 2020
- Le 26/04/2020
Première chose : le truc du citron dans l’eau des tulipes pour les revitaliser, ça marche, mes fleurs sont joliment épanouies, dressant fièrement la tête. J’ajoute à ma liste d’astuces avec le jus de ce fruit que j’adore, j’ai d’ailleurs bien envie de m’offrir un citronnier à mettre sur le balcon quand nous retrouverons notre liberté de mouvement, comme ça, je boirai le jus des miens, je suis sûre qu’il aura encore plus de saveur !
Sinon, ma promenade matinale a été très agréable, 7h30, la nature exultait, pardonnez mon lyrisme, les voitures étaient encore humides de la fraîcheur de la nuit, et le mercure n’était pas encore remonté, donc j’étais vraiment seule à avoir mis le nez dehors, c’était à la fois magnifique et étrange. Ca change des grappes de gens que je vois passer cet après-midi, je n’ai semble-t-il pas bien compris, je croyais que le déconfinement commencerait progressivement A PARTIR du 11 mai, mais pas qu’il qu’il se déroulerait progressivement JUSQU’AU 11 mai ! Les premières pubs sont réapparues sur mon téléphone et dans mes mails. Pourtant, je me désinscris régulièrement, mais, après quelque temps de silence, ils doivent se dire que nous regrettons terrrrriblement de ne plus les lire, alors elles reviennent insidieusement. La première à me faire un coucou est donc RODIER (dont j’étais cliente quand mon job m’obligeais à être chic, d’ailleurs en écrivant « m’obligeait », je souris, car je cédais tout simplement à la pression extérieure et JE M’OBLIGEAIS,…). Sa boutique à Parly 2 n’existe plus depuis des années, c’est vous dire s’ils sont têtus ! Le second roublard est mon opérateur téléphonique qui parie sur ma corde sensible : le manque de la famille ! Donc, pour « garder le contact avec mes proches », ils m’invitent obligeamment à m’équiper d’un nouveau smartphone, en profitant d’une remise pouvant atteindre les 250 € si j’opte par la même occasion pour un nouveau forfait (j’avoue que mes 19,99 € mensuels depuis au moins 20 ans me satisfont totalement, apparemment pas eux, hi, hi!). Devant mon absence de réponse, ils m’ont ensuite offert 2 heures d’appel vidéo gratuites de 19h à 20h tous les soirs jusqu’au 31 Mai. Les braves gens ! Mon premier réflexe a été d’appeler mes enfants pour vérifier que nos échanges what’s ap et skype étaient gratuits TOUT LE TEMPS, ouf, j’avais bon ! De plus, 19h – 20h, c’est l’heure du bain des bébés, de la douche des plus grands, c’est la pire pour appeler, et d’ailleurs ça fait longtemps que je ne m’y risque plus, car de toute façon ils ne répondent pas. Si je me résume, offre qui n’en n’est pas une, surfant sur nos angoisses actuelles. Pas joli, joli ! J’attends la suite...(non, non, ne me prenez pas au mot!!!). De plus, moi, à 19h , vous savez bien que je n’ai plus les idées claires, ma caisse tape des montants fantaisistes et je mets 5 mn, calculette en main, pour comprendre la sottise que j’ai faite. Les enfants l’avaient bien compris quand ils étaient petits. Ils profitaient de l’emmêlement temporaire de mes neurones pour me demander quelque chose à laquelle j’aurais normalement dit non, puis une fois l’autorisation arrachée, ils détalaient sans demander leur reste. Et le lendemain, ou, pire, quelques jours ou semaines plus tard, j’avais droit à un « mais tu as dit oui » péremptoire ! Dures, les négociations…
Ce matin, toujours, le bonheur de ma carte hebdomadaire des Guerriers de la Terre : cette fois, ma main a attiré Q’Ente, à Machu Picchu. Ce joyau des Andes me présente l’Oiseau-Mouche, qui véhicule la grâce spirituelle, l’évolution inéluctable et l’extraordinaire pouvoir du coeur. En substance, son message, sous-titré le doux paradoxe de la grâce, nous annonce le succès dans les situations les plus improbables. Je suis preneuse…
Donc joli dimanche, tout en douceur, repos, rangements, toujours, avec la joie de retrouver des petits bijoux fantaisie qui feront le bonheur de mes petites filles (par contre, pourquoi est-ce que je trimballe depuis des années 9 montres dont il faut changer, qui le bracelet, qui la pile, je suis parfois un mystère pour moi-même…). Et, cadeau du chef ! J’en ai extrait une adorable toute petite boîte que mes élèves de 4° m’avaient offert quand j’avais eu 20 ans, je vous ai déjà expliqué l’importance de ces liens pour moi, elle a illico presto rejoint mon petit autel, et le lui lance un œil ravi à chaque fois que je passe devant. Le bonheur est simple…
C’est d’ailleurs la profession de foi de Forrest Gump, que j’ai revu avec un immense plaisir l’autre soir à la TV.
C’est en effet un de mes films cultes. A y regarder de plus près d’ailleurs, je m’aperçois que je pourrais en dire autant de plusieurs qu’a tournés Tom Hanks, ce gars a la mains sûre pour reconnaître les scénarios non seulement bons, mais qui vont faire réfléchir, ou tout simplement faire du bien. Et pour faire du bien, Forrets Gump m’en fait beaucoup. Donc, bien qu’en connaissant chaque détail, je m’installe, Lexia sur les genoux, des kleenex à portée de main, du thé, des bonbons au miel, et je déguste. Ce qu’il y a de surprenant avec les films cultes, ou de magique si vous préférez, c’est qu’on y trouve à chaque fois des choses qui résonnent particulièrement ce jour-là, passées inaperçues ou anecdotiques lors des précédent visionnages. Vendredi soir n’a pas fait exception.
D’abord, la plume blanche qui ouvre et ferme l’histoire, je l’avais oubliée, et pourtant, dieu sait si dans ma vie j’en ai trouvé et qu’elles ont du sens pour moi. Je buvais du petit lait, en la suivant des yeux, rivée à mon écran. Et puis, cette merveilleuse phrase de Robert Zemeckis : « La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Vous ne trouvez pas qu’elle sonne spécialement en ce moment ? Comparer les aléas de la vie à des friandises, fallait oser tout de même. C’est tellement fort, trouver ce qu’on peut tirer de bon dans chaque situation, même inattendue, même calamiteuse… Saurons-nous tirer les leçons de la paralysie de notre société et de tout notre système par un tout, tout petit microbe ???
Il y a surtout Forrest, « cours, Forrest », petit garçon au QI limite, 75, quand la moyenne retenue pour être « normal » est 80 à 120, un QI si limite qu’il ne peut envisager que l’être humain puisse être mauvais. Forrest, c’est une mère extraordinaire qui arme son enfant de tout son amour. Forrest, c’est aussi l’amitié indéfectible, et l’amour inconditionnel pour sa Jenny. Forrest, c’est LE regard de Tom quand il voit une injustice, un regard qui crie tout.
Alors, comme à chaque fois, j’ai ri, j’ai attendu, j’ai espéré, j’ai eu peur, j’ai pleuré, de joie, de chagrin, d’émotion, et j’ai senti mon coeur se dilater, s’ouvrir, ça vaut toutes les méditations du monde !
Je vous souhaite une belle fin de journée, protégez-vous !