29 Mars 2020
- Le 29/03/2020
Chouette, c’est dimanche. Peut-être ne l’ai-je pas dit, mais je pense qu’il est très important de garder ses repères, car je me projette dans l’après, quand il faudra reprendre pied dans la vie « normale ». Donc, aujourd’hui, c’est mon petit bonheur supplémentaire du dimanche (généreusement étendu au lundi, mon 2° jour habituel de fermeture...).
Et un autre en bonus aujourd’hui : c’est le changement d’heure. Je n’y suis absolument pas favorable car c’est un non-sens physiologique, mais comme je dis toujours, d’un mal sort souvent un bien. Alors, oui, en ce moment où je suis bloquée chez moi, je vais beaucoup apprécier, étant exposée plein Est, d’avoir 1 heure de plus d’ensoleillement le matin dans mon petit studio déjà bien lumineux ! Youpi !!!
Et un autre bonus, foin d'avarice : les premières phrases de « La petite voix » d’Eileen Caddy du 29 Mars , je cite
« Garde ta vie aussi simple que possible et jouis à plein des merveilles et des beautés simples qui sont là pour être partagées par tous, mais qui sont si souvent prises comme allant de soi... »...
Pour en revenir à un de mes rituels du dimanche, scoop ! C’est le jour de l’éclair au chocolat ! Pas n’importe lequel : celui de ma boulagerie pâtisserie de Fontenay. J’en ai testé plein d’autres, y compris à Versailles, en Bretagne, en Normandie, dans toutes les régions de France et de Navarre (roulement de tambour!), des moins chers, des plus chers, pour moi ce sont ceux-là les meilleurs, même si d’autres tiennent la corde. Que me vaut cette expertise ?
D’abord, autant vous le dire, je ne suis pas gourmande, et suis plutôt salée que sucrée (encore que, injustice de la ménopause, les goûts s’inversent alors qu’on métabolise moins bien. Zut, zut et rezut!). Plutôt tartes aux fruits que gâteaux à la crème (pourvu qu’elles ne contiennent pas d’amandes, allergie oblige, hélas). Et pas de spécialités au chocolat, ça m’écoeure. Sauf…
Je me suis donc souvent demandée pourquoi ces fameux éclairs étaient les seuls qui m’attiraient. Je l’ai compris lors du décès de mon mari. Dans les jours suivants, moi qui auparavant en dégustais un avec plaisir occasionnellement, je me suis mise à en acheter de plus en plus souvent. Puis tous les jours. Parfois 2 par jour. Alors j’ai décidé d’écouter mon corps et je lui ai fait confiance (de la même façon qu’en arrivant dans un pays très chaud, mais vraiment très très chaud, j’avais laissé mon fils de 3 ans prendre du sel au goulot, le temps qu’il régule de lui-même, c’est passé en 3 jours). Pendant 6 mois, j’ai été la cliente la plus assidue de la pâtisserie, et j’anticipais son jour de fermeture en faisant du stock et en en ayant au congélateur. Certaines fois, je me jurais « ça suffit, j’arrête », et à 16h, enragée, je faisais tous les commerces du coin pour en trouver encore… Pourquoi cette addiction? Je pense que c’était ma façon de m’aider à gérer le deuil, car le chocolat , noir surtout, est une source très riche de tryptophane, acide aminé servant à fabriquer notamment nos neuro-médiateurs de l’humeur. Foin de science, vous aussi vous l’avez remarqué, un, deux carrés de chocolat (ou toute la tablette, oh noooon) le soir sur le canapé devant un bon livre ou une émission intéressante, et on se sent mieux !!! Antidépresseur naturel ! Donc j’ai continué, et un jour, je vous le donne en mille : en plein milieu de mon éclair quotidien, pourtant entamé avec enthousiasme, je n’en ai plus eu envie ! Finito ! Je n’ai même pas pu le terminer, à mon grand dam.
Et depuis, je suis revenue à mon rythme réconfortant hebdomadaire. Alors, chut!!!moi, je n’ai pas stocké de pâtes, mais j’ai stocké des éclairs au chocolat, façon pour moi de ne pas être prise au dépourvu...A moi, stress ! Je suis prête ! A quand la case « pâtisserie » sur les dérogations de sortie ! Et vous, quelle est votre « madeleine » ??? Savourez avec plaisir votre petit bonheur et prenez soin de vous !