7 Avril 2020
- Le 07/04/2020
Pardonnez-moi le retard pris dans mon écriture hier, j’ai été très touchée de recevoir des messages inquiets (et désolée de les avoir suscités, je n’imaginais pas…), je vais bien, et prépare déjà plein de surprises pour nos retrouvailles !
Alors, plusieurs petits bonheurs aujourd’hui !
D’abord, et c’en est un GRAND , 2 de mes amies qui avaient été infectées par le fléau qui nous cloue chez nous vont de mieux en mieux ! Ca y est, le cap est passé, les symptômes s’effacent progressivement, la fatigue s’allège, le tonus revient petit à petit, leur voix a repris son timbre, l’ardeur de vivre est là, je suis HEUREUSE !
Car, au-delà des polémiques de tout poil, beaucoup ont oublié l’essentiel : aller bien, se retrouver toutes et tous en pleine forme quand le moment sera venu, avec ou sans masques, avec ou sans tests, avec ou sans chloroquine, avec ou sans...Les français ont une solide réputation de râleurs, et ont à coeur de la soutenir quelles que soient les circonstances ! Moi je préfère admirer ceux qui donnent tout pour nous protéger, savourer le plaisir d’ouvrir ma fenêtre le matin sur un beau soleil, ou sur la pluie, peu importe, sentir mon corps et mon esprit alertes et pleins de vie, compter toutes les nuances de vert quand je sors marcher tôt le matin(eh oui, une vraie méditation), découvrir un bon bouquin sur mon petit transat alors que du haut de ma fenêtre je vois les rares promeneurs l’oeil encore rivé sur leur écran magique (bon sang, ils ont tout le reste de la journée pour ça!). Nous avons le choix d’accueillir ce temps comme une pause, un recentrage, écouter ce que notre planète a à nous dire. Je vous dis souvent, lors de mes conférences, que notre corps nous parle à travers des petits inconforts, de petits signaux, et si nous n’entendons pas, il va hausser le ton avec des douleurs, avant de crier au moyen de symptômes beaucoup plus sévères, pour finir par hurler en développant des maladies souvent dramatiques. Vous me suivez ? Notre planète n’en peut plus de notre surdité et de notre aveuglement, et elle nous l’exprime exactement de la même façon. Je suis sûre qu’il en sortira du meilleur, si on sait se garder de stériles querelles et VIVRE notre vie en respectant tout ce qui nous environne, nous abrite, nous nourrit, nous aime! Alors oui, ce matin, comme tous les matins, malgré mes soucis, mes tracas, mes em…, je suis heureuse : je suis en vie et en bonne santé, ma famille aussi, mes ami(e)s aussi, ainsi que vous toutes et tous qui me lisez, je le souhaite de tout mon coeur.
Bon, j’en ai fini du quart d’heure philosophique, je ne voudrais pas pontifier…
Deuxième bonheur : j’ai finalisé et envoyé le dossier qui me plombait la tête depuis plusieurs jours ! Vous ne pouvez imaginer ma fierté ! Je suis enfin débarrassée (j’en étais la seule responsable) de cette corvée, et je me sens tellement plus légère. J’ai fait mon maximum avec les moyens restreints dont je dispose, et maintenant je déguste mon thé (« sur les traces de Bouddha » aujourd’hui!) l’esprit tranquille. Demain, pause, et jeudi, je me me plonge dans les factures pour que le comptable puisse faire la TVA trimestrielle…C’est plus fastidieux que difficile, donc maintenant que je suis lancée, je vais me concentrer sur la fierté qui m’anime pour mener à bien cette tâche nécessaire (je me suis amusé un jour à compter toutes les fonctions que je remplis à la boutique : gérante, conseillère, vendeuse, caissière, étalagiste, responsable des commandes, de la communication, de la gestion des stocks, femme de ménage, comptable, animatrice du site web, rédactrice des newsletters, conférencière, etc, etc...Je suis arrivé à un total de 28 fonctions ! Ahurissant, non ? Alors franchement, je n’ai pas à me plaindre si 1 ou 2 ne sont pas ma tasse de thé, sans jeu de mots! J’adore ce que je fais depuis maintenant presque 7 ans, et je n’ai pas l’intention que cela s’arrête !
Tertio : en ouvrant ma boîte aux lettres, j’ai trouvé un dessin de Lucile ! Qui est Lucile ? Je ne sais pas, mais son œuvre est superbe, sentant bon le soleil, l’amour, les petits oiseaux.
La mairie a pris l'initiative de faire offrir des dessins aux séniors par les enfants de la commune, je trouve ça très original et réconfortant, et j'imagine cette petite-fille s'appliquant de tout son coeur sur sa feuille, tirant la langue en affinant son trait. Ca m'a fait très plaisir, car, bien sûr que je me languis de mes petits-enfants, j’ai hâte de les serrer dans mes bras et de les manger de bisous ! Heureusement, nous disposons de what’s ap et quantité d’autres outils, quelle chance, j’ai pu voir voir ma petite Charlie faire ses premiers bisous pour mon anniversaire, découvrir un de ses premiers quatre-pattes, bref mais si joyeux, elle irradiait de bonheur ! J’ai pu papoter avec les grandes, discuter Légo avec mon petit-fils, échanger avec mes enfants, me rassurer de leur bonne mine, c’est fantastique. Cela me rappelle quand nous avons eu le téléphone pour la première fois à la maison, c’était une tout autre histoire. Me reviennent en particulier 2 anecdotes que je vous raconte sur mon blog, oui, les moyens de communication sembleraient primitifs maintenant, mais nous étions cependant fortement connectés à ceux que nous aimions.
Un peu d’autodérision en effet n’a jamais fait de mal. Quand j’étais petite, pas de téléphone, donc c’était dans une cabine si urgence, coincée dans les jupes de maman et buvant ses paroles en essayant par tous les moyens de deviner ce que disait papa de l’autre côté. En grandissant, toujours pas, donc les rendez-vous devaient être précis, il n’y avait pas de seconde chance. Un jour, j’étais ado, mon père nous avait emmenées avec lui à Nantes (nous habitions alors Rennes) pour que nous visitions pendant qu’il assistait à une réunion très importante au siège de sa société. Nul évidemment ne devait rien en savoir, son véhicule de société ne nous assurait pas. On devait se retrouver à 18 h au café d’Anne de Bretagne. A 17h30, nous voilà donc devant le château, éreintées par notre journée, et avides de boire une bonne limonade. Où est le café ? Chic, là, à droite du château. On s’installe, se met à l’aise, le temps passe, et papa d’ordinaire si ponctuel n’arrive pas. Un peu inquiète, vers 18h30, maman va aux nouvelles et apprend qu’il y a un autre café, A GAUCHE du château. On y court, pas de papa, relimonade, puis finalement allez et venues de plus en plus anxieuses entre les 2 estaminets. Finalement, à bout de nerfs, maman a osé appeler le siège de la société, espérant tomber sur un gardien et demander discrètement où en était la réunion. Et là, elle tombe sur une équipe en émoi, tout le monde à notre recherche, papa et ses collègues, y compris le sévère directeur, appelant les cliniques, les hôpitaux, le commissariat et autres lieux de rencontre sympathiques ! Pour la discrétion, c’était râpé ! En fait, papa nous avait donné rdv au café « Anne de Bretagne », à 2 encâblures du bureau, et pas au café « d’Anne de Bretagne ». Ah, si nos avions eu un protable avec une batterie en état de marche. Moi, je rigolais bien, mais je l’ai moins ramené dans la voiture sur le trajet du retour, prise tout à tour à témoin par mes parents que j’ai vu s’écharper comme jamais. Je vous laisse imaginer l’ambiance dans la deux-chevaux...Comment ça se fait que le trajet m’a semblé 3 fois plus long qu’à l’aller ?
Puis on nous installa enfin l’objet de tous mes désirs, car de plus en plus de camarades l’avaient et je me sentais vraiment ringarde. Las, il n’y avait pas de forfait illimité comme maintenant. Tout était facturé, plus ou moins cher selon qu’on appelait dans la ville ou dans une autre région, et ce dès la première seconde de la discussion. Donc, quand j’étais autorisée à l’utiliser, dans le salon, c’était avec maman à côté qui me montrait la montre et n’hésitait pas à interrompre la discussion après 3 précieuses minutes. Mais c’était mieux que rien. La vie continua et je me fiançai. Tout aurait été idyllique si Michel n’avait pas habité à Marseille et moi à Bordeaux… Heureusement, l’appareil était cette fois installé dans le couloir, et j’avais droit à 5 minutes d’intimité par semaine. Un soir, nous nous chuchotions comme d’habitude ces petits mots que tous les amoureux du monde connaissent, pour conclure sur de multiples « je t’aime, c’est toi qui raccroche, non, c’est toi, je t’aime... » quand soudain j’entendis tonitruer une voix mâle « nous aussi on t’aime, Elisabeth » ! Je ne savais pas que ma belle-mère avait déjà la manie de toujours laisser le haut-parleur, et toute ma future belle-famille (que je ne connaissais pas encore) avait eu la primeur de notre conversation. Et c’est mon beau-père, plaisantin pince sans rire, qui avait décidé de conclure à sa façon !!!
Alors, si on remettait nos outils à leur place d’aides extraordinaires au lieu de les laisser guider nos vies ??? C’est peut-être le moment de faire un tri dans nos indispensables, et savourer sans modération et EN CONSCIENCE tous les bonheurs qu’ils peuvent nous apporter…
Protégez-vous bien et à demain, je vous embrasse !