8 Mai 2020
- Le 08/05/2020
Ouf ! J’ai bien avancé dans mes dernières « urgences » (car qu’est-ce qui est urgence sinon la vie?).
Après avoir lavé et blanchi au citron mon rideau extrait des cartons, je l’ai accroché tout à l’heure sur ma porte-fenêtre. En pratique, il sera toujours ouvert, mais quand il fera très chaud, il filtrera avec bonheur l’air étouffant, et puis, ça termine de jolie façon ma façade vitrée. Je me sens vraiment bien ici.
Je me suis aussi lancé dans un projet de grande envergure que je portais depuis des mois : mettre au propre le carnet où je mets toutes les coordonnées des sites où je vais ainsi que leurs codes (je ne sais pas vous, mais un site où je vais une fois l’an, comme pour la déclaration d’impôt, par exemple, j’oublie le sésame d’une fois sur l’autre). Et si le dit code est «xY3 ?,51t&e§4y », ma mémoire se met carrément en grève. Les années passant, leur nombre allait croissant, et leurs procédures d’accès se modernisant, les identifiants et les mots de passe avaient changé plusieurs fois, imposant des règles propres (que des chiffres, ou pas 2 fois le même chiffre, ou chiffre + lettre + majuscule+minuscule+signe, au moins 8, pas plus de 6, etc.…)., Donc mon joli carnet vert est devenu un amas de feuilles à moitié déchirées, multi-raturées, au point qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. J’ai ainsi dégainé ce matin un assortiment de stylos de toutes les couleurs et ai étrenné un beau répertoire bleu (ce sera plus facile pour retrouver les données). Je ne me lasse pas de l’admirer, et du coup je me suis lancée dans les multiples changements d’adresse, maintenant que j’y vois plus clair. Je suis très fière de moi.
Sinon, après une intense méditation animée hier au soir par ma chère Virginie, en l’honneur de la pleine lune, impossible de trouver le sommeil, j’ai donc regardé une partie de Pearl Harbor, diffusé sans doute à l’occasion du 8 Mai. C’est quand même idiot, je le connais par coeur, je l’ai en DVD, donc peux le regarder quand je veux, et je reste scotchée quand il repasse à la TV.
Bien sûr que c’est une épopée à la gloire des Etats Unis. Bien sûr que c’est un méga mélo. Mais il fonctionne, car très bien joué (encore que les larmes de Ben Affleck sentent beaucoup l’oignon, je dis ça je dis rien), des batailles aériennes à couper le souffle, et un rendu très réaliste de la destruction d’une grande partie de la flotte américaine à l’ancrage (dans les faits, les dégâts n’étaient pas majeurs, les 3 porte-avions étaient en goguette sur d’autres missions, heureusement, et les bâtiments touchés très vétustes, donc voués à remplacement. Par contre, objectif « atteint » en pertes humaines, le bilan fut très lourd). Et, la méditation aidant, je suis allé encore plus loin dans mes réflexions, comme à distance de mon écran. Comment des hommes peuvent-ils vivre et s’infliger cela ? Qu’est-ce qui peut justifier de tels massacres ? Ce sont des réflexions qui reviennent lors de chaque conflit, mais au-delà des drames humains touchant aussi bien les soldats que les populations, j’ai toujours été sensible au retour de l’enfer de ces hommes et femmes. Enfant et ado, j’étais une fan absolue de l’écrivaine Pearl Buck, prix Nobel de littérature en 1938. Ayant passé la plus grande partie de sa vie en Chine, éprouvant beaucoup d’amour pour ce pays, elle n’a eu de cesse de le faire partager à ses lecteurs. Sa vision de l’évolution des femmes en particulier était très instructive (et féministe avant l’heure). En plus de ses nombreux romans, elle avait publié un recueil de nouvelles (que je ne retrouve malheureusement plus), dont une évoquait le retour d’un soldat au pays après la guerre de Corée. J’ai dû la lire à 12 ou 13 ans, et j’y ai découvert les conséquences collatérales des conflits : le retour à la vie civile d’individus « brisés » à qui la Société enjoignait de reprendre le cours de leur vie d’avant comme si rien ne s’était passé. Les familles tellement heureuses d’avoir été épargnées et qui ne reconnaissent plus leur enfant, leur fiancé, leur mari, leur père… J’ai retrouvé le même drame au début de « Un soleil trop tard », d’Ann Rey-Wendling (précédant « La révélation de Samsara » qui a profondément changé ma vision de la vie et de la mort). Il s’agit cette fois d’un médecin revenant de la guerre d’Algérie, et le mariage qui avait été reporté lors de son départ est immédiatement célébré, pour fêter le triomphe de la vie. Malheureusement, comme tant d’autres, il est toujours sous le coup des atrocité qu’il a vues et ne s’en remettra jamais. C’est surtout au retour du Vietnam que le diagnostic de stress post-traumatique a été posé, permettant de soulever le couvercle des cocottes-minutes ! Et hier soir, tous ces textes me revenaient avec intensité, pendant que le film à grand spectacle se déroulait sous mes yeux. Oui, comment se remet-on de tout ça ? Accepter que la vie ne sera plus jamais pareille...Pas celle qui était planifiée, rêvée….Sans doute même plus belle parfois. Exactement comme ce que nous vivons aujourd’hui ! De fantastiques exemples de résilience qui nous montrent la nécessité de mettre du sens pour créer un monde nouveau…
Une petite info rigolote pour terminer, qui m’a fait découvrir une pratique propre à la télévision : les fans de Harry Potter ont été très étonnés il y a peu de la voix nasillarde de leur héro favori, différente de leurs souvenir en salle. Eh bien oui, les films sont accélérés lors de leur passage au petit écran, il paraît que c’est normal, histoire de format, que sais-je, mais quand on est un fondu d’un film et que l’on en connaît les répliques par coeur, c’est très perceptible et dérangeant. Donc, une pub à intercaler ? Et hop, un coup d’accélérateur, ni (presque) vu ni connu ! C’est beau la technique, tout de même….
Très belle soirée, protégez-vous bien !