9 Avril 2020
- Le 09/04/2020
J+ je ne sais pas combien, et je m’en fiche ! Je suis stupéfaite de ces décomptes journaliers, de ces plaintes, de ces jugements, de ces critiques incessantes, alimentées par des journalistes qui n’ont aucune info et parlent pour ne rien dire, pour « occuper l’espace » (phénomène de société?), attisées par tous ces spécialistes qui donnent leur avis, pas si éclairé que ça, et de ces polémiques stériles. Quand va-t-on accepter que l’on ne sait pas...que l’on est tout petit devant la puissance de la nature...et que l’on a beaucoup à apprendre…
Ne vous y trompez pas, je ne suis pas dans le déni. Ma boutique adorée est complètement à l’arrêt jusqu’à….mais j’ai confiance en vous,je SAIS que je vous retrouverai quand j’aurai la joie de la rouvrir ! Mes factures sont en souffrance, mais je crois au bon sens des fournisseurs qui sont dans la même situation et ont intérêt à être solidaires, car qui leur passera commande si on coule ? Je ne peux pas télétravailler, c’est frustrant , mais je peux tenir ce blog qui devient mon relai, une autre façon de rester toutes et tous connectés. Les aides promises tardent, les procédures ne sont pas aussi simples que ça surtout quand on est bloqué loin d’une imprimante, mais j’ai fait le nécessaire, et j’espère, alea jacta est. Je suis comme beaucoup d’entre vous totalement isolée de tous ceux que j’aime, merci tous les moyens de communication à ma disposition, même si je maintiens qu’il ne faut pas en devenir esclave, quelle pitié quand je vois passer sous mes fenêtres des personnes qui se promènent en papotant au téléphone au lieu de respirer à plein poumons l’air pur, d’admirer l’explosion des couleurs printanières, de se laisser charmer par le chant des oiseaux qui retrouvent droit de cité… Je suis confinée dans un studio, mais il est très lumineux,bien conçu, et j’ai le luxe de cette petite terrasse plein soleil le matin. Et puis, j’ai la chance suprême de pouvoir câliner ma Lexia qui est en pleine forme, la tapisserie en est témoin !
Seul hic, quand j’ai emménagé fin février (il était temps, hein ? Quel bol!), j’ai laissé les affaires d’été dans la cave de Personnali’Thé. C’est ballot.
Alors quand je vois toutes les difficultés, souffrances et pertes que notre planète affronte, je me sens veinarde. Je vais bien (« pour le moment », dirait mon frère, pessimiste de nature, je l’entends répéter ça depuis plus de 30 ans et ça me navre, car il vit toujours dans l’appréhension d’un futur qui lui semble inévitablement hostile), tous ceux que j’aime vont bien, vous aussi, je reçois beaucoup de messages rassurants de votre part. Que souhaiter de mieux pour l’instant ? Cette responsabilité individuelle et collective de notre protection ne peut qu’aboutir à un changement de regard sur les folies de notre société, j’en suis convaincue, Donc je profite, oui, je profite de cette période pour réfléchir au calme à ce que je veux éventuellement changer dans ma vie, ou continuer, ou approfondir, ou développer. Quelle meilleure Elisabeth vais-je devenir ?
Donc, je ne me voile pas la face, mais je lâche prise . « Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes », Marc-Aurèle, l’empereur romain tout bouclé, vous vous souvenez ??? Ils avaient compris beaucoup de choses il y a 2000 ans, et nous nous croyons civilisés...ironique, non ? Et depuis quelques mois que j’y travaille assidûment, ça me devient de plus en plus facile, de plus en plus naturel (d’ailleurs, les résultats positifs ne se sont pas fait attendre), et je pense que ce brutal arrêt sur image qui nous est imposé vient à point nommé dans ma vie pour me « tester ». Je lâche prise car c’est la seule chose sensée, et je me concentre sur ce sur quoi j’ai prise : je peux rire, chanter, siffler, danser, grimper les escaliers de mon immeuble en courant pour entretenir mon souffle, échanger avec vous et savourer de précieux petits moments que je n’aurais pas osé m’accorder...Autrefois….
A propos, hier, j’ai commencé mon puzzle. Il représente un adorable chaton, reconstituer sa fourrure promet d’être un sacré challenge! Donc premier tri, contour terminé,, à suivre !
Puis j’ai complètement détartré ma douchette, changé les billes de pierres minérales devenues inopérantes (génial, j’ai retrouvé tout de suite celles que j’avais acheté en prévision il y a ...un certain temps ! Quand ça doit, ça doit.), profitant ce matin d’une onde pure et toute toute douce, hum, un vrai délice !
Quelques mots sur le dernier roman de Véronique Maciejak que je n’avais pas encore eu le temps de lire. J’ai adoré ! Rien de nouveau dans le fond et la forme, et pourtant ! Je l’ai dévoré d’une traite (oui, entre la douchette et le puzzle), y relevant différents outils maintes fois proposés mais intégrés à l’intrigue de façon très originale, naturelle et fluide. C’est ce que j’apprécie particulièrement dans le développement personnel. Il y a mille façons de dire les mêmes choses, nous permettant de trouver celle qui nous convient, nous touche au coeur et aux tripes, et va nous remettre en mouvement. Merci, Véronique !
Après toutes ces réflexions, un petit bonus, car évidemment j’ai continué de ranger, dopée par vos retours amicaux, et je vais aborder aujourd’hui une question primordiale par les temps qui courent : les courses ! Et surtout, comment je les rapporte…
Vous me voyez venir ??? C’est un coup à devenir parano, même si comme moi on n’a pas spécialement peur. L’occasion d’échanger nos astuces ?
Peu importe quand j’y vais, ni pendant combien de temps (avec le sésame bien entendu, avec une préférence pour le papier, car nos smartphones peuvent être de bien indélicats espions…). Ni où. Mais comment je fais mes achats et comment je les rentre ? Déjà, je prends mon petit caddy, celui des grands-mères qui me faisaient bien rire, mais qui est bien pratique (et puis, je suis maintenant moi aussi une mamie, et fière de l’être ! 6 petits-enfants, rien que ça mon neveu!), au moins je suis sûre qu’aucune main baladeuse n’est venu l’effleurer. Les gants, ça ne se discute pas, enfin, tant que j’en ai...Un petit sac que je laisse entrouvert pour piocher sans fouiller ce dont je peux avoir besoin. Puis roule ma poule ! J’essaie de ne pas tripoter les articles et de prendre du premier coup l’objet de ma convoitise. Evidemment, ma raison me dit « si qulequ’un a touché ton pack de yaourts, tu risques de répondre le virus sur tes autres denrées ». J’ai le choix : je change de gants où je cloue le bec à ma raison. Donc je lui de la boucler ! Puis j’arrive à la caisse, après avoir navigué avec maestria à distance respectueuse de mes congénères (équivalent d’un exercice de hula hoop) et échangé des sourires AVEC LES YEUX ! Distances de sécurité, bla bla…, je déballe mon barda sur le tapis de caisse. Mais qui me dit que celui-ci n’est pas au mieux porteur sain ???Alors je change de gants et attrape mes boîtes à la volée pour qu’elles ne rentrent plus en contact avec lui. Flûte, j’ai posé mon cabas. Vite je le nettoie avec du gel sous le sourire narquois de la caissière et me contorsionne pour y glisser mes emplettes. Je voudrais vous y voir tenant le sac ouvert d’une main pendant que vous essayez d’y mettre 3 bouteilles et les bananes de l’autre main, serrant la CB et la carte de fidélité entre les dents et le paquet de pâtes coincé sous l’aisselle… Ca y est, j’arrive victorieuse à la voiture, mets les sacs sur le siège arrière, histoire de les aérer, et enlève mes gants avant de toucher le volant. Zut, la poignée ! Et hop, j’essuie avec une lingette désinfectante que j’isole dans un sac plastique. Je profite du retour pour compatir sincèrement à la vie de ceux qui sont affligés de T.O.C.S de propreté. Mais me voilà enfin chez moi : Je laisse les chaussures dehors, et pose mes victuailles sur le balcon pour que le bon air zigouille le méchant virus. Mais mes yaourts, le beurre, les surgelés ? Ils ne vont pas aimer, c’est sûr. Donc je réenfile des gants (vous comprenez la pénurie), les isole dans des sacs de congélation après les avoir débarrassés des emballages et les colle au frigo et au congélateur ! Etc, etc...j’en transpire rien que d’y penser. C’est sans fin, repensée pour les phobiques des microbes, mais ça a le mérite d’occuper un bon moment. Allez, régalez-vous, cuisinez de bons petits plats si vous êtes chez vous, et remercions tous les acteurs de la chaîne agro-alimentaire et de la distribution qui nous permettent de ne manquer globalement de rien !
Protégez-vous, à demain !
PS : devinette, je vous mets la photo d’un de ces petits nuages de beau temps qui tachetaient le ciel pendant que je déjeunais, qu’y voyez-vous ? Je vous dirai demain ce que moi j’y ai vu….